Après les produits de la mer et les productions maraîchères, la Bretagne ambitionne de considérablement renforcer sa filière bois d’ici à 6 ans en plantant 5 millions d’arbres.
Les enjeux ? La réduction des émissions des gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique, faire face à l’augmentation de la demande en bois de chauffage et le développement de l’emploi.
La Bretagne, l’une des trois régions les moins boisées
La forêt bretonne n’est pas la plus importante de France. Le temps où les druides pouvaient facilement se rendre dans les bois pour cueillir du gui pour résister à l’envahisseur est révolu depuis longtemps.
La Bretagne fait même partie des trois régions françaises comptant le moins de surfaces forestières. Ainsi, alors que bois et forêts représentent en moyenne 30% sur le sol tricolore, ce chiffre tombe à 14% seulement dans la région, avec des répartitions inégales dans les 4 départements.
Pour rattraper son retard, la tâche est donc immense. Selon les chiffres officiels de l’Office National des Forêts (ONF), on note toutefois une augmentation soutenue de la surface des forêts de l’ordre de 1% à 2% par an depuis 2016. Cette progression est directement liée au programme Breizh forêt bois qui a été adopté en 2015. Celui-ci a déjà permis la plantation de plus d’un million d’arbres.
Toutefois, le président de la région veut atteindre le chiffre de 5 millions d’arbres plantés d’ici à 2025. Les enjeux sont doubles pour la Bretagne, tant environnementaux qu’économiques.
Développement de la filière bois bretonne : des enjeux économiques et écologiques
Si le président de la région veut accélérer le développement de la filière bois, c’est pour répondre à des enjeux écologiques et économiques.
Soutenir la filière bois
En Bretagne, on compte de nombreuses maisons individuelles majoritairement équipées d’un système de chauffage au bois. Parce que les prix du fioul ou de l’électricité flambent ces dernières années, de plus en plus de propriétaires ou de locataires ont donc choisi de se tourner vers ce modèle de chauffage pour réduire leur facture énergétique.
Toutefois, la demande augmente plus rapidement que ce que ne peut fournir le massif forestier breton. Pour créer de l’emploi dans la région, il semble donc logique de soutenir la filière bois (15 000 emplois dans les quatre départements actuellement) et d’œuvrer pour accélérer le rythme des plantations d’arbres.
Lutter contre le réchauffement climatique et favoriser la biodiversité
Dans un contexte de réchauffement climatique, instaurer une politique volontariste destinée à augmenter la surface de la forêt en Bretagne ne peut être que judicieux. Les arbres représentent en effet de véritables pièges à CO2, l’un des gaz ayant le plus fort impact sur l’élévation de la température à l’échelle planétaire.
Toujours dans le domaine écologique, l’autre argument avancé est celui de favoriser la biodiversité. Il est fort peu probable que ce dernier ne serve qu’à verdir un peu plus la communication officielle, car ces espaces boisés n’ont de forêt que le nom. Ces alignements d’arbres n’offrent qu’un abri restreint à la biodiversité, tant animale que végétale.